Historique > 1918-1961


La résistance héroïque du 23e GRCA à Xertigny

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Le chef d'escadrons Frédéric de Saint Sernin sur Kayes

En juin 1940, les armées allemandes ont envahi toute la partie du territoire français qui se trouve au nord d'une ligne Brest-Lyon, à l'exception du massif des Vosges et de quelques ouvrages de la ligne Maginot où des divisions françaises sont encerclées et harcelées de toutes parts.

Le 18 juin, alors que tout semble perdu, que les allemands défilent dans Paris et que le général de Gaulle lance son appel à continuer la lutte, des Français combattent encore dans les Vosges, à quelques dizaines de kilomètres du Rhin.

Le monocle du commandant de Saint Sernin trouvé dans les ruines de l'Hôtel de ville de Xerttgny

Chargé de tenir le point d'appui de Xertigny, un élément du 23e Groupe de reconnaissance, isuu à la mobilisation du 20e Dragons, organise la défense du village.

Sous les ordres du chef d'escadrons Frédéric de Saint- Sernin, ces cavaliers entament, à l'aube, un combat inégal qu'ils méneront jusqu'au bout. Ils contiennent durant des heures un ennemi 10 fois supérieur en nombre et en armements.

Encerclant le village et l'attaquant par toutes ses entrées, les Allemands submergent les barricades que Saint-Sernin a fait dresser sur toutes les voies d'accès les unes après les autres. L'artillerie et les blindés allemands délivrent un feu d'enfer sur le village, dont les maisons s'effondrent une à une. Vers 19 heures, il ne reste plus qu'une poignée d'hommes valides qui, autour de leur chef, tiennent encore le centre de Xertigny. Le chef d'escadrons de Saint-Sernin est blessé, mais il refuse toujours de se rendre. Il se bat jusqu'à la fin et se fait tuer dans l'Hôtel de ville en flammes. Le combat est terminé. sur 8 officiers, 4 sont morts et 3 sont blessés. Sur 100 sous-officiers et cavaliers, 40 sont tués et 35 sont blessés.

Le lendemain, découvrant les restes de Frédéric de Saint-Sernin dans les ruines de l'Hôtel de ville, les Allemands décident de lui faire des obsèques solennelles. Le cercueil, recouvert d'un drapeau tricolore, est conduit au cimetière, suivi d'un long cortège. Une compagnie de soldats allemands est rangée au-dessus de la tombe; le colonel du régiment, ses officiers et la musique sont présents. Après les dernières prières récitées par le Chanoine Lemoine, les habitants de Xertigny déposent des fleurs aux couleurs françaises. La musique de régiment joue la Marseillaise. Le colonel, à son tour, dépose sur la tombe une superbe couronne de feuilles de chêne, avec cette inscription : " Au brave commandant, défenseur de Xertigny ". Cette cérémonie se termine par une salve tirée par les soldats allemands en l'honneur de ces cavaliers français morts pour leur patrie.

 

La tombe du commandant Frédéric de Saint Sernin à Xertigny au lendemain du combat

La famille Saint-Sernin a été particulièrement éprouvée lors de la campagne de France de 1940. En effet, le 18 mai 1940, le capitaine Jacques de Saint-Sernin, cousin du héros de Xertigny et ancien du 20e Dragons, est tué alors qu'il couvrait le repli de son escadron. Quelques jours plus tôt, le cousin germain de Jacques de Saint-Sernin, le capitaine Patrick Fockedey, du 129e R.I, trouva une mort héroïque à la tête de ses hommes. Les familles Fockedey et Saint-Sernin ont perdu 7 de leurs membres durant les semaines de mai-juin 1940.

 

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