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(ou groupe léger du 20e Dragons) |
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Le groupe A du 20e Dragons est composé par les 5e et 6e escadrons le 16 août 1914, date à laquelle il part de la gare du Puy-Imbert de Limoges pour Ivry. Son ordre de bataille est le suivant : Etat-Major :
5e escadron :
6e escadron :
Après avoir rejoint la 62e divison au nord de Paris, le groupe arrive à Arras une semaine plus tard et entre en opérations actives. Le 26 août, le groupe a son premier contact avec l'ennemi sur la route Somain-Bouchain. Une patrouille commandée par le maréchal des logis Besse-Desmoulières, marche sur Bouchain quand des Uhlans sont en vue. Le cavalier Duvergne charge tout seul une douzaine d'Uhlans et les contraint à rebrousser chemin. Le même jour, le lieutenant Jabet, le mdl Bernaben et le cavalier Marre font 4 allemands prisonniers sur la même route. Malheureusemnt, les premières pertes sont à déplorer : le cavalier Gayot est tué, le brigadier Thomas-Duris, le mdl Bridier et les cavaliers Lagarde, Bigot et Gerbault sont blessés plus ou moins gravement. Le lendemain, alors que le 5e escadrons est en avant-garde de la division, le 3e peloton charge une patrouille de cavaliers allemands. Aucune perte n'est à signaler parmi les Dragons français. En revanche, 1 Uhlans est tué lors du choc. Toujours le 27, le sous-lieutenant Delaine, l'aspirant Vallantin, un sous-officier et 8 cavaliers sont chargés d'une mission de reconnaissance. Or, l'attaque allemande de la 61e division coupe le peloton de la 62e division. Ne perdant pas son sang-froid, Delaine se met à la disposition d'un chef de bataillon et, avec ses hommes, réussit à arrêter et à ramener au feu une bande de fuyards. Pendant ce temps, le 6e escadron couvre la division sur son flanc gauche. Lors d'une rencontre avec l'ennemi, le groupe du sous-lieutenant de Saint-Venant charge des cavaliers allemands sans déplorer de pertes. Le 28 août, le 5e escadron rejoint la 123e brigade à laquelle il est affecté. Le peloton du lieuteant Bertault va, par 3 fois dans la journée, effectuer des missions de reconnaissance sous le feu ennemi pour le compte de l'infanterie. Tous les hommes du peloton rentrent sains et saufs. Dans le même temps, le 6e escadron est affecté à la 124e brigade. Le peloton du sous-lieutenant Tarneaud est en avant-garde. Soudain, Tarneaud voit au coin d'un bois 4 Allemands se lever d'une charrette et le mettre en joue; Devinant ce qui risque se passer, le cavalier Champoux aperçoit à son tour les soldats ennemis et les charge instinctivement . Un Allemand est blessé d'un coup de carabine et les 3 autres, surpris, sont fait prisonniers. Mais en dépit de ces succès, le groupe A, souvent pris dans le feu ennemi, a de nombreuses pertes. Le docteur Dumond a improvisé une infirmerie dans une ferme. Mais cette dernière est prise par les Allemands pendant la bataille. Le docteur est fait prisonnier avec les blessés et durant 5 jours, il est menacé d'être fusillé. Lorsque les dernières colonnes allemands sont passées, il réussit à faire évacuer ses blessés vers Dunkerque et rejoint le groupe A dans la Somme. Les 29 et 30 août, les Dragons couvrent la retraite de la 62e division. Après le début de la contre-attaque française sur la Marne, le groupe accueille dans ses rangs un détachement en hommes et en chevaux commandé par les sous-lieutenants d'Abzac (R) et Cheyron (A). La participation du groupe A dans la bataille de la Marne se limite à accompagner le mouvement de la 62e division qui est sur la gauche de l'armée Maunoury et à effectuer des missions de reconnaissances. Quelques accrochages ont lieu; le lieutenant de Saint Venant doit être évacué. Le 16 septembre, le peloton du sous-lieutenant Delaine est pris sous un feu intense d'artillerie au cours d'une mission de liaison avec le 4e corps d'armée. Plusieurs chevaux sont tués ou blessés mais aucun Dragons n'est touché gravement. A Moulin-sous-Touvent, Delaine fait descendre ses hommes de cheval et rallie, au milieu des incendies des maisons du village, 150 hommes de toutes armes pour les ramener sur la ligne de feu. Trois jours, plus tard, les deux escadrons, à l'exception du peloton Delaine qui reste à la 62e division, rejoignent deux escadrons du 1er Dragons et opèrent en forêt de Laigue. Le lendemain, le sous-lieutenant Delaine se signale à nouveau par sa conduite au feu. Au cours d'une reconnaissance, il apprend qu'une fissure existe dans la ligne française à Quennevièvres. Après avoir transmis le renseignements, le sous-lieutenant, avec le mdl Boucheron, le brigadier Pinaud et le cavalier Verdeau continuent la mission et poussent justement vers cette fissure. A 300m de Quennevièvres, les 4 hommes aperçoivent deux lignes de tirailleurs ennemis. Cela ne les décourage pas pour autant. 200m plus loin, la petite patrouille est accueillie par des feux croisés; les Dragons sont maintenant en mesure de déterminer la position exacte des troupes ennemies. Mais au cours de leur retraite, le cheval du sous-lieutenant et mortellement touché. Rapidement, ses compagnons le rejoignent sous la fusillade et le dégage. Puis c'est au tour du cheval du maréchal des logis d'être atteint, ainsi que celui du brigadier Pinaud. Mais une colonne d'artillerie suivie d'un régiment de Zouaves arrivent sur Quennevières : elles ne semblent pas avoir été avertie de la situation. Les deux formations sont heureusement arrêtées à temps par les Dragons. Sans cette action, les pertes françaises auraient pu être très lourdes... De fin septembre au début du mois d'octobre, le groupe A, effectue des missions de reconnaissance et de liaison pour la 62e division. Le 02 octobre, le groupe prend les tranchées dans la région de Santerre. Constamment en première ligne, le groupe léger éprouve de lourdes pertes sans que le moral des Dragons soit atteint. Par exemple, les 17 et 18 avril, le bois de Michelbach ( Alsace ) subit un tir violent de préparation de l'artillerie allemande. Tout laisse supposer que l'attaque ennemie est imminente. Le mdl Laversanne maintient la liaison entre ses postes d'écoute situés en avant des premières lignes. Le brigadier Simbelie, en rejoignant son poste de combat, est blessé. Le brigadier Chéry, malgré l'exposition de son poste, refuse de le quitter pour "mieux observer". Il est imité par les cavaliers Delpeyroux, Veyriras, Monteil et Delbecque... Tel a été l'état d'esprit qui a animé ces hommes durant ces moments difficiles... Le 09 novembre 1915, le groupe léger est dissous. Les Dragons sont alors mutés dans d'autres unités de cavalerie ou dans l'infanterie, avec, dans cette dernière, des grades plus élevés. |
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