L'origine des Dragons


Les thèses sur l'origine des Dragons

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Plusieurs thèses s'affrontent sur l'origine du terme "Dragons". Certaines d'entre elles sont fantaisistes, d'autres plus sérieuses ou tout du moins plus probables.

Dans notre mythologie, le dragon est un animal doté de pouvoirs magiques et il est le symbole de la puissance et de la vaillance, deux qualités qui le rendent quasiment invulnérable. Aussi, il n'est guère étonnant que bon nombre de chevaliers du Moyen Age l'aient placé dans leurs armes. Par exemple, dans les récits médiévaux des "Chevaliers de la Table Ronde", l'étendard du roi Arthur est orné d'un dragon volant.

Beaucoup plus tard ( XVIe siècle), un corps de troupe arbora un dragon sur ses étendards perpétuant ainsi la tradition des chevaliers. C'est peut être pour cette raison que le terme "dragon" a été employé pour désigner ces troupes. Cette version est, en tous les cas, celle qu'ont retenu Voltaire, Littré et Ménage, avec quelques variantes toutefois.

Dans son "Histoire des dragons" parue en 1893, le capitaine Choppin développe la thèse qui veut que le surnom "dragon" ait été donné à Guillaume de Gomiécourt, seigneur de Wailly au XIIéme siècle et ennemi acharné des anglais, par Henri Ier, fils de Guillaume le Conquérant. Plus tard, Raoul Dragon de Gomiécourt, descendant du seigneur de Wailly, leva une troupe dont les soldats combattaient à pied et à cheval. Ces derniers se rendant coupables de pillages et de carnages, on les appelaient " Dragons " comme leur chef.

Une autre théorie dit que le terme "dragon" viendrait d'un type d'arquebuse du même nom, utilisé par des troupes de la Renaissance. On situe d'ailleurs sous le règne de Henri II l'apparition du nom "dragon" qui désignait à l'époque les arquebusiers à cheval, corps créé par le Maréchal de Brissac pour servir dans l'armée du Piémont. Mais bien que séduisante, cette hypothèse se heurte au fait qu'aucune arme à feu portative n'ait été désignée par le terme "dragon" en France - un mousquet portait ce nom en Angleterre - et que les récits des chroniqueurs militaires de l'époque ne font aucune allusion à la présence de dragons sur les étendards de la troupe du Maréchal de Brissac.

Certains ont alors avancé que l'origine du terme "dragons" serait en fait une déformation du mot allemand "TRAGER". En effet, en 1524, les hommes du corps des arquebusiers à cheval de l'armée du Piémont étaient à deux par cheval : un cavalier qui dirigeait l'animal et un tireur avec une arquebuse. Quand ce dernier, ayant mis pied à terre pour combattre voulait remonter à cheval pour se replier ou pour poursuivre l'ennemi, il appelait son cavalier. Or, si les tireurs étaient majoritairement originaire du Pays Basque, les cavaliers étaient quant à eux des mercenaires étrangers, venant le plus souvent d'Allemagne. Les tireurs appelaient donc ces derniers par le mot allemand "TRAGER". On peut penser que, avec l'usage, ce mot ait été déformé à force d'être mal entendu et mal répété et qu'il se soit transformé en "Dragon".

Enfin, Le Comte de Chesnel pense, quant à lui, que les dragons descendraient des "drageons", mot qui signifie "rejeton" car les dragons étaient considérés comme étant les "rejetons" de l'infanterie. Certes, comme on l'a vu, les dragons combattaient aussi bien à pied qu'à cheval et certains y ont vu une analogie avec le dragon des légendes.

L'origine des Dragons n'est donc pas trés bien établie : nous retiendrons simplement que les dragons sont des cavaliers qui combattent non seulement à cheval - ce qui est somme toute normal - mais également à pied selon les circonstances de la bataille. C'est ce qui les distingue des cuirassiers et des hussards.

 

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