Le 20e Dragons, sous les ordres du colonel
Reynaud, va renouer avec l'Histoire dès
1805, année où il est
incorporé à la Grande Armée.
Il fait partie de la Iére Division de
Dragons qui comprend les 1er, 2e, 4e, 20e Dragons
et qui est placée sous le commandement du
général Klein.
Le régiment renoue avec l'action en
octobre 1805 quand la Grande Armée franchit
le Rhin. Il fait partie des régiments qui
combattent avec succés les 40000 soldats
autrichiens de Von Mack à Wertingen le 09 et
à Memmingen le 14.
Deux jours plus tard, le 20e Dragons avec le 9e
d'Infanterie légére, les Chasseurs de
la Garde et les régiments de la division
Klein, chargent victorieusement l'ennemi à
Neresheim où le brigadier Blondel, du 20e
Dragons, arrache un étendard au milieu des
hussards palatins. Mais Blondel n'aura pas
été le seul à montrer son
courage : la conduite exemplaire des troupes
françaises engagées et de leurs chefs
fera l'objet d'un ordre du jour
inséré au bulletin de la Grande
Armée.
Le
brigadier Blondel arrache un étendard
à l'ennemi.
Les jours suivants, la division Klein poursuit
les troupes du général Werneck
jusqu'à Nordlingen où ce dernier sera
pris. Le 20 octobre, le 20e Dragons est au blocus
de Ulm où la Cavalerie autrichienne va
capituler devant les troupes françaises. La
Cavalerie française récuperera les
chevaux des autrichiens afin de compenser ses
pertes.
Enfin, le 02 décembre 1805, le 20e
Dragons, ainsi que la division Klein, prennent part
à la fameuse bataille d' Austerlitz
où 60000 français vont infliger une
cuisante défaite aux troupes russes et
autrichiennes ( 105000 hommes ). Les
français font 30000 prisonniers et le bronze
des canons de l'artillerie ennemie servira à
la conception de la colonne Vendôme, monument
édifié en l'honneur de la Grand
Armée.
En 1806, le 20e Dragons passe
à l'armée d'Allemagne. Le fait d'arme
le plus marquant de cette année est sans
conteste la bataille d'Iéna (14 octobre )
où l'Empereur commandera en personne les
troupes françaises engagées. La
bataille n'aura duré que quelques heures
mais les prussiens auront perdu presque 20000
tués et blessés, 40000 prisonniers -
dont des officiers généraux - et 300
canons. Le 20e Dragons ( comme les autres
régiments de la Division Klein ) a pris une
part glorieuse à cette victoire au point que
le Prince Murat en rendra compte à
Napoléon.
Vue de
la bataille d'Iéna
Après avoir bivouaqué près
de Weimar le 14 au soir, la division Klein ( et
donc le 20e Dragons ), marchant sur Erfurt, charge
l'escorte d'un convoi prussien et s'en empare.
Erfurt tombera aux mains des troupes
françaises qui feront 14000 prisonniers et
saisiront une centaine de canons. Le 16, la
division Klein, éclairée par le 13e
Chasseurs de la Brigade Lassale, occupe le village
de Weissensee où le général
Klein va se laisser abuser par
général Blücher.
En effet, ce dernier, à la tête
d'un corps de 6000 chevaux, se présente pour
traverser le village. Déjà, les
Dragons s'apprêtent à charger lorsque
Blücher, désappointé par cette
rencontre à laquelle il ne s'attendait pas,
et voulant éviter un engagement dont il
craint une issue fatale, jure sur son honneur que
Napoléon vient d'accorder un armistice
à l'armée prussienne. Le
général Klein, ne pensant pas qu'un
officier général puisse ainsi engager
faussement sa parole, commet l'erreur de laisser
passer le détachement prussien. Le
Français s'apercevra plus tard de la duperie
de Blücher et ce dernier sera
déjà trop loin pour espérer le
rattraper.
Le 20 octobre, la division est mise à la
disposition des maréchaux Soult et Ney,
chargés d'investir Magdebourg. Elle est
désignée pour éclairer les
mouvements du corps du Maréchal Soult lequel
doit passer sur la rive droite de l'Elbe pour
couper la colonne ennemie commandée par le
Duc de Saxe-Weimar.
De novembre à décembre, la
division Klein continue sa progression en Allemagne
et en Pologne. Le 20e Dragons se montrera plusieurs
fois à son avantage au cours de cette
période. Par exemple, le 05 novembre, il
charge plusieurs escadrons saxons qui se rendront
immédiatement et le 25 décembre, il
charge l'ennemi sur le pont de Lopaezyn.
C'est au lendemain de cette charge que
la bataille de Plustuck
a lieu et à laquelle tous les
éléments de la division Klein sont
engagés. En effet, jusqu'à huit
heures du soir, les cavaliers se battent avec
acharnement et retournent plusieurs fois à
leur avantage des situations défavorables.
La bataille se termine par une victoire
française et le soir même, la division
Klein occupe Zonskono avec la Brigade Lassale. Le
27, elle marche sur Makow, s'empare de quelques
trainards russes et poursuit l'ennemi sur la route
d'Ostolenka. Les jours suivants, la division Klein
aura pour mission de se tenir prête pour
venir au secours, du Général Lassale
au cas où ses troupes seraient
attaquées.
En 1807, le Colonel Corbineau succède au
colonel Reynaud à la tête du 20e
Dragons.
Colonel
Corbineau ( 1776- 1848 ) - aide de camp de
l'Empereur en 1812.
Le 8 février, le 20e Dragon est
engagé dans la bataille d'Eylau. Dans des
conditions climatiques très difficiles (
froid, vent et neige ), les troupes
françaises contraignent l'armée russe
de Bennigsen à reculer. Pourtant, au
début du combat, les choses tournent mal :
le Corps d'Augerau subit de très lourdes
pertes mais la charge des 80 escadrons du Prince
Murat enfonce les lignes ennemies qui sont ensuite
débordées par la gauche par les
troupes de Davout et par la droite par celles de
Ney.
Malgré la violence de cette bataille, la
victoire ne sera pas décisive car les russes
auront eu le temps de reformer leurs troupes dans
le camp retranché de Heilsberg. 50000 hommes
- dont 30000 russes - ont été
tués ou blessés lors du combat.
Napoléon aurait d'ailleurs été
très touché par la vision
"apocalyptique " du champ de bataille.
Après la prise de Dantzig au printemps
1807, le 20e Dragons passe à la IVe division
de Dragons du général Latour
Maubourg.
Le régiment participe à la
bataille d'Heilsberg le 10 juin et, le 14, à
celle de Friedland où les premiers combats
sont engagés dès 3 heures du matin et
se termineront à 10 heures du soir par une
victoire française - déterminante
cette fois - sur les troupes russes. Au cours de la
bataille, le brigadier Blondel fait de nouveau
parler de lui en faisant 8 prisonniers. Les pertes
ennemies sont élevées ( 20000 hommes
) ce qui amène les russes à se
replier sur le Niémen.
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