Historique > 1793-1815


La Grande Armée

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Le 20e Dragons, sous les ordres du colonel Reynaud, va renouer avec l'Histoire dès 1805, année où il est incorporé à la Grande Armée. Il fait partie de la Iére Division de Dragons qui comprend les 1er, 2e, 4e, 20e Dragons et qui est placée sous le commandement du général Klein.

Le régiment renoue avec l'action en octobre 1805 quand la Grande Armée franchit le Rhin. Il fait partie des régiments qui combattent avec succés les 40000 soldats autrichiens de Von Mack à Wertingen le 09 et à Memmingen le 14.

Deux jours plus tard, le 20e Dragons avec le 9e d'Infanterie légére, les Chasseurs de la Garde et les régiments de la division Klein, chargent victorieusement l'ennemi à Neresheim où le brigadier Blondel, du 20e Dragons, arrache un étendard au milieu des hussards palatins. Mais Blondel n'aura pas été le seul à montrer son courage : la conduite exemplaire des troupes françaises engagées et de leurs chefs fera l'objet d'un ordre du jour inséré au bulletin de la Grande Armée.

Le brigadier Blondel arrache un étendard à l'ennemi.

Les jours suivants, la division Klein poursuit les troupes du général Werneck jusqu'à Nordlingen où ce dernier sera pris. Le 20 octobre, le 20e Dragons est au blocus de Ulm où la Cavalerie autrichienne va capituler devant les troupes françaises. La Cavalerie française récuperera les chevaux des autrichiens afin de compenser ses pertes.

Enfin, le 02 décembre 1805, le 20e Dragons, ainsi que la division Klein, prennent part à la fameuse bataille d' Austerlitz où 60000 français vont infliger une cuisante défaite aux troupes russes et autrichiennes ( 105000 hommes ). Les français font 30000 prisonniers et le bronze des canons de l'artillerie ennemie servira à la conception de la colonne Vendôme, monument édifié en l'honneur de la Grand Armée.

En 1806, le 20e Dragons passe à l'armée d'Allemagne. Le fait d'arme le plus marquant de cette année est sans conteste la bataille d'Iéna (14 octobre ) où l'Empereur commandera en personne les troupes françaises engagées. La bataille n'aura duré que quelques heures mais les prussiens auront perdu presque 20000 tués et blessés, 40000 prisonniers - dont des officiers généraux - et 300 canons. Le 20e Dragons ( comme les autres régiments de la Division Klein ) a pris une part glorieuse à cette victoire au point que le Prince Murat en rendra compte à Napoléon.

Vue de la bataille d'Iéna

Après avoir bivouaqué près de Weimar le 14 au soir, la division Klein ( et donc le 20e Dragons ), marchant sur Erfurt, charge l'escorte d'un convoi prussien et s'en empare. Erfurt tombera aux mains des troupes françaises qui feront 14000 prisonniers et saisiront une centaine de canons. Le 16, la division Klein, éclairée par le 13e Chasseurs de la Brigade Lassale, occupe le village de Weissensee où le général Klein va se laisser abuser par général Blücher.

En effet, ce dernier, à la tête d'un corps de 6000 chevaux, se présente pour traverser le village. Déjà, les Dragons s'apprêtent à charger lorsque Blücher, désappointé par cette rencontre à laquelle il ne s'attendait pas, et voulant éviter un engagement dont il craint une issue fatale, jure sur son honneur que Napoléon vient d'accorder un armistice à l'armée prussienne. Le général Klein, ne pensant pas qu'un officier général puisse ainsi engager faussement sa parole, commet l'erreur de laisser passer le détachement prussien. Le Français s'apercevra plus tard de la duperie de Blücher et ce dernier sera déjà trop loin pour espérer le rattraper.

Le 20 octobre, la division est mise à la disposition des maréchaux Soult et Ney, chargés d'investir Magdebourg. Elle est désignée pour éclairer les mouvements du corps du Maréchal Soult lequel doit passer sur la rive droite de l'Elbe pour couper la colonne ennemie commandée par le Duc de Saxe-Weimar.

De novembre à décembre, la division Klein continue sa progression en Allemagne et en Pologne. Le 20e Dragons se montrera plusieurs fois à son avantage au cours de cette période. Par exemple, le 05 novembre, il charge plusieurs escadrons saxons qui se rendront immédiatement et le 25 décembre, il charge l'ennemi sur le pont de Lopaezyn.

C'est au lendemain de cette charge que la bataille de Plustuck a lieu et à laquelle tous les éléments de la division Klein sont engagés. En effet, jusqu'à huit heures du soir, les cavaliers se battent avec acharnement et retournent plusieurs fois à leur avantage des situations défavorables. La bataille se termine par une victoire française et le soir même, la division Klein occupe Zonskono avec la Brigade Lassale. Le 27, elle marche sur Makow, s'empare de quelques trainards russes et poursuit l'ennemi sur la route d'Ostolenka. Les jours suivants, la division Klein aura pour mission de se tenir prête pour venir au secours, du Général Lassale au cas où ses troupes seraient attaquées.

En 1807, le Colonel Corbineau succède au colonel Reynaud à la tête du 20e Dragons.

Colonel Corbineau ( 1776- 1848 ) - aide de camp de l'Empereur en 1812.

Le 8 février, le 20e Dragon est engagé dans la bataille d'Eylau. Dans des conditions climatiques très difficiles ( froid, vent et neige ), les troupes françaises contraignent l'armée russe de Bennigsen à reculer. Pourtant, au début du combat, les choses tournent mal : le Corps d'Augerau subit de très lourdes pertes mais la charge des 80 escadrons du Prince Murat enfonce les lignes ennemies qui sont ensuite débordées par la gauche par les troupes de Davout et par la droite par celles de Ney.

Malgré la violence de cette bataille, la victoire ne sera pas décisive car les russes auront eu le temps de reformer leurs troupes dans le camp retranché de Heilsberg. 50000 hommes - dont 30000 russes - ont été tués ou blessés lors du combat. Napoléon aurait d'ailleurs été très touché par la vision "apocalyptique " du champ de bataille.

Après la prise de Dantzig au printemps 1807, le 20e Dragons passe à la IVe division de Dragons du général Latour Maubourg.

Le régiment participe à la bataille d'Heilsberg le 10 juin et, le 14, à celle de Friedland où les premiers combats sont engagés dès 3 heures du matin et se termineront à 10 heures du soir par une victoire française - déterminante cette fois - sur les troupes russes. Au cours de la bataille, le brigadier Blondel fait de nouveau parler de lui en faisant 8 prisonniers. Les pertes ennemies sont élevées ( 20000 hommes ) ce qui amène les russes à se replier sur le Niémen.

 

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