Historique > 1815-1873


La bataille de Solferino - La campagne d'Italie

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En avril 1859, une partie de l'Italie est sous domination autrichienne. Mais cette situation est fragile car un courant indépendantiste et unitaire prend forme parmis les Italiens. Ce courant est amplifié par la volonté de la maison de Savoie - avec Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne - de réunifier le pays sous son autorité.

Or, la politique habile de Camillo Benso, comte de Cavour et premier ministre du roi de Sardaigne, contrarie le gouvernement autrichien qui décide d'envahir le Piémont-Sardaigne, allié de la France depuis la guerre de Crimée. C'est l'occasion pour Napoléon III d'entrer en guerre ouvertement contre l'Empereur François Joseph en portant secours à son allié.

La mobilisation en France se fait tant bien que mal. Au moi de mai, le régiment des Lanciers de la Garde, composé de 4 escadrons de guerre à l'effectif de 150 hommes et 110 chevaux chacun est affecté à la division de cavalerie de la Garde commandée par le général Morris.

Le 7 mai, l'état-major et les 4 escadrons de guerre ( 45 officiers, 684 hommes, 99 chevaux d'officiers et 520 chevaux de troupe ) partent de Compiègne pour Gênes où ils arriveront le 28 mai. Après avoir rejoint la division Morris, le régiment séjourne à Alexandrie (Italie ) jusqu'au 10 juin.

La division Morris arrive à Castenovolo le 21 juin après une marche éprouvante pour les chevaux. Près de 1000 chevaux de troupes et 440 chevaux d'officiers ont été perdus en cours de route depuis le début de la campagne d'Italie.

Lancier de la Garde

Pendant la nuit du 23 au 24 juin, la division Morris reçoit l'ordre de se préparer à quitter ses bivouacs de Castenovolo à 9 heures du matin. L'infanterie de la Garde quitte Montechiaro à 5 heures du matin avec la 3e brigade de cavalerie de la Garde et comme déjà on entend le canon autrichien dans la direction de Mincio, les soldats précipitent leur marche instinctivement et le maréchal Regnaud de Saint-Jean donne l'ordre au général Morris de partir plus tôt que prévu de Castenovolo.

La division de cavalerie de la Garde part de son lieu de bivouac un peu avant 8 heures et franchit au trot la distance qui la sépare de Castiglione et vers 9 heures 1/2, elle arrive derrière la ville sur la route de Mantoue.

Pendant ce temps, les Autrichiens sont défaits à Magenta et sont poursuivis par les troupes franco-piémontaises. Le contact entre les deux ennemis s'établit à Solférino où les soldats autrichiens sont surpris au bivouac et où le division de cavalerie de la Garde opère sa jonction avec le reste des troupes françaises et piémontaises.

La bataille de Solférino peut alors commencer. 135000 soldats alliés contre 135000 Autrichiens vont s'affronter. L'infanterie française commence son attaque sur Solférino. En débouchant sur le champ de bataille, la Cavalerie reçoit de l'Empereur l'ordre de se mettre, pour la journée, à la disposition du maréchal Mac-Mahon qui prescrit au général Morris de se placer à la droite de son corps d'armée de manière à le relier à la gauche du 4e corps.

Arrivé sur le terrain où il doit s'établir ( au sud du champ de bataille ), le général Morris déploie ses 3 brigades par échelons - l'aile gauche en avant - et les couvre d'une ligne de tirailleurs fournie par les Chasseurs de la Garde.

Une partie de la journée se passe sans que la division trouve une occasion favorable pour entamer la charge et Morris se contente de gagner du terrain en avant en suivant le mouvement du 2e Corps concourrant ainsi à maintenir les masses ennemies qui sont devant lui.

Enfin, vers 3 heures de l'après-midi, une colonne de cavalerie se montre à quelque distance des escadrons de la division. Morris lance à la charge le régiment des Chasseurs de la Garde qui prend l'ennemi en flanc et le repousse jusqu'aux batteries autrichiennes. Pendant ce mouvement, la division Morris reste exposée aux projectiles qui labourent le sol en avant du front. Deux lanciers sont blessés.

Dans le même temps, le 1er corps français fait plier les Autrichiens au centre du dispositif tandis que l'artillerie fait des ravages dans les rangs ennemis. Les pertes autrichiennes sont très lourdes.

Vers 1 heure du matin - le mouvement ayant été interrompu par un orage - le maréchal Mac-Mahon ordonne au général Morris d'établir sa division au bivouac sur l'emplacement où elle se trouve, en couvrant toujours son aile droite. Entre-temps, l'Empereur François Joseph, devant l'ampleur des pertes humaines, ordonne à ses troupes de se retirer de la bataille : Solférino est libérée.

Cette bataille aura contribué pour une large part à une prise de conscience sur le sort des blessés sur les champs de bataille : la Croix Rouge Internationale est crée et en 1864, les conventions de Genève stipulent que les les services de santé sont considérés comme neutres.

Bouleversé par le nombre important de tués et de blessés, Napoléon III décide de faire cavalier seul et de négocier directement avec François-Joseph pour mettre un terme à cette guerre.

Au soir de la bataille, la division reste donc au bivouac dans la plaine , à côté de la route de Castiglione. Le régiment des Lanciers de la Garde est près du village de Guidizzolo. A cause du manque d'eau, la Division change de bivouac et va s'établir près de Grazioli où elle séjourne jusqu'au 30 juin. La Division remonte jusqu'à Borghetto. La 2e Brigade s'établit sur la rive droite, dans les prairies qui bordent le Mincio, au débouché d'un pont de bateaux, Elle y séjourne le 2 juillet.

A partir de ce moment, une succession d'ordres, de contre-ordres, de fausses alertes et de vaines reconnaissances rythment la vie des Cavaliers de la Garde.

Des ordres arrivés dans la nuit prescrivent à toute la Garde Impériale de prendre les armes à 3 heures du matin. A 5 heures, elle rentre au bivouac. Le même jour , la 2e Brigade passe le Mincio et s'établit à 3km en avant de Valeggio où elle reste jusqu'au 12 juillet. Les deux premières brigades , dirigées par Morris font une reconnaissance sur la route de Villafranca à Mantoue et rentrent le même soir dans leurs bivouacs.

Le 6 juillet, toute l'armée prend les armes au petit jour et se forme en ordre de bataille. Les objets de campement sont laissés au camp. La division de cavalerie de la Garde est déployée sur une seule ligne, par régiment en colonne serrée à 200 métres environ en arrière de l'infanterie de la Garde, la droite appuyée près de la route de Villafranca, la gauche s'étendant vers Fornetti.

A une heure, le général Fleury revient de Vérone rapportant l'acceptation de l'armistice offert par l'Empereur aux Autrichiens. Toutes les troupes rentrent dans leurs bivouacs. La prise d'armes du 7 juillet est le dernier service de guerre du régiment dans la campagne d'Italie.

Le lendemain, un ordre du jour de l'Empereur annonce l'armistice signé à Villafranca par les armées bélligérantes. Un mois plus tard, la division Morris reçoit l'ordre de rentrer en France.

 

La création des Lanciers de la Garde

La guerre de 1870