De retour à Limoges, le 20e Dragons
reprend la vie de tout régiment en temps de
paix. L'instruction des appelés, les
manoeuvres à la Courtine et les
compétitions hippiques rythment le quotidien
des cavaliers.
Cependant, alors que le char a été
inventé quelques années plus
tôt, le 20e Dragons, à l'instar de la
majeure partie des autres régiment de
cavalerie, est toujours à cheval.
Mais en 1934, le régiment est en partie
motorisé grâce à la
constitution d'un peloton équipé de 2
automitrailleuses White, 5 side-cars et quelques
camions.
Le
lieutenant de Montardy et son peloton en 1935
En 1935, un 5e escadron à cheval est
crée par prélèvement sur les
autres escadrons et avec des éléments
du 3e Hussard de Strasbourg. Un 7e escadron est
constitué avec le peloton motorisé et
les recrues de la classe 35 incorporées en
octobre 1936.
Mais la situation internationale est tendue.
Hitler, arrivé au pouvoir en 1933 en
Allemagne, prépare une armée
puissante et bien équipée qui
s'aguerrit pendant la guerre d'Espagne. En France,
on pense pouvoir se protéger de toute
invasion en construisant la ligne Maginot au lieu
de faire un effort sur les équipements et
les matériels de nos armées.
Après l'annexion de l'Autriche , les
accords de Munich et l'invasion de la
Tchécoslovaquie, les nazis, aidés par
les Soviétiques, attaquent la Pologne,
alliée de la France et de la Grande Bretagne
qui déclarent la guerre à l'Allemagne
le 03 septembre 1939. Français et
Britanniques attaquent les postes avancés
allemands de la ligne Siegfried mais leurs troupes
se retirent après la défaite de la
Pologne. C'est la drôle de guerre qui
commence. Pendant des mois, les Alliés d'un
côté et les Allemands de l'autre vont
s'observer.
Les
officiers du 20e Dragons en 1939 - au cantre, le
lieutenat-colonel Prévost, chef de corps,
à droite, le commandant de
Saint-Sernin
Quant au 20e Dragons, il est mis sur le pied de
guerre le 20 août 1939. A peine une semaine
plus tard, le régiment est dissout, ses
différents éléments
étant dispersés dans d'autres
unités :
- 1er escadron à cheval (cne Brandner)
au 21e GRDI (*) qui , les 5
et 6 juin 1940, tiendra sans lâcher prise
un point d'appui à Limous (Somme)
malgré l'aviation l'artillerie et les
blindés allemands.
- 2e escadron à cheval (cne
Salesse-Lavergne) au 27e GRDI
- 3e escadron à cheval (cne de
Sampigny) au 93e GRDI
- 4e escadron à cheval (cne Rogier) au
23e GRCA (**)
- 5e escdron à cheval (cne Seguin) au
18e GRDI
- le 6e E.M.E (Escadron mitrailleuse et
engins) est réparti entre les 5 escadrons
à cheval
- 7e E.M.M.7 (Escadron mixte motorisé -
cne des Villettes) au 2e GRDI
Quelques rares éléments d'active
du 20e Dragons se retrouveront dans les 4 Groupes
de Reconnaissance suivants formés par les
centres mobilisateurs :
- 19e GRCA : dépôt de cavalerie
29 à Limoges et C.O.D.P Angers
- 24e GRCA : centre mobilisateur de cavalerie
29 à Bellac
- 28e GRDI : idem
- 57e GRDI : idem
* GRDI : Groupe de
Reconnaissance de Division
d'Infanterie.
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** GRCA : Groupe de
Reconnaissance de Corps
d'Armée.
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Le 10 mai 1940, les troupes allemandes se
lancent à l'assaut de l'Europe de l'ouest.
Quelques semaines avant, les Allemands ont
déjà envahi le Danemark et la
Norvège. La réaction des
démocraties occidentales, malgré
l'envoi en Norvège d'un corps
expéditionnaire d'ailleurs vite
retiré, n'est pas à la hauteur de la
gravité de la situation. Les
états-majors alliés ne sont pas
prêts pour une opération militaire de
grande envergure et ils préferent donc
l'attente à l'action. On connait la suite...
En quelques semaines, l'armée
française subit une cuisante défaite.
Pourtant, ses soldats se sont battus avec la
dernière énergie. L'aviation de
chasse française a abattu près de
1000 avions allemands. Cela aura une importance
lors de la Bataille - aérienne -
d'Angleterre. Des combats violents ont eu lieu en
différents points de la ligne de front comme
par exemple à Tannay, à Ham et
à Xertigny où des anciens cavaliers
du 20e Dragons se sont illustrés.
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