"Entre les différentes subdivisions
d'armes de cavalerie, les Dragons ont
été connus les premiers sous
l'appellation qu'ils ont conservée
jusqu'à nos jours. Sans doute les "gros
frères " bardés de fer des compagnies
d'ordonnance de Charles VII furent les
ancêtres des Cuirassiers, mais ce nom ne fut
donné à leurs descendants que
beaucoup plus tard. Et si la Cavalerie
Légère se réclame à
juste titre des "Chevau-légers" et des
"estradiots" des guerres d'Italie, les
régiments de Chasseurs et de Hussards ne
firent leur apparition dans nos rangs qu'au cours
du XVIIIe siècle. C'est au contraire
dès la fin du XVIe siècle,
après la bataille de Coutras, où les
arquebusiers firent merveille, que le
Maréchal de Brissac décida d'en
constituer une troupe qui joindrait l'aptitude
à combattre à pied, par le feu,
à la mobilité de la cavalerie.
Ces Dragons - c'est ainsi qu'il les baptisa - se
montrèrent dignes de ce que l'on attendait
d'eux. Lorsqu'en 1668, sous Louvois, Fourilles
réorganisa la Cavalerie, il créa 14
régiments de Dragons, qui se firent si bien
remarquer par leurs aptitudes aux missions les plus
diverses qu'on en comptait 43, vingt années
plus tard. Au cours des guerres de la
Révolution et de l'Empire, qu'ils
opèrent en détachements ou en fortes
Divisions de Cavalerie, les Dragons sont toujours
sur le chemin de l'honneur.
Avant la Grande Guerre, les Dragons, qui ne
cessent d'être " bons à tout ",
forment sous le nom de Cavalerie de Ligne la
subdivision la plus nombreuse de la Cavalerie
Française. Lorsque la lance revient en
honneur, ils deviennent également des
lanciers. En 1914, c'est une reconnaissance de
Dragons qui se trouve aux prises avec un
détachement de Cavalerie ennemi, dont le
chef est mis à mal par un magistral coup de
poing de l'Officier français.
A Ypres, où ils tiennent
déjà les tranchées au milieu
de l'infanterie, les Dragons ont dû emporter
leurs lances pour remplacer les baïonnettes
absentes. C'est sur ce champ de bataille que des
escadrons du 2e Dragons font preuve de la plus
héroïque abnégation.
Encerclés de toutes parts, ils se font
hacher sur place plutôt que de mettre bas les
armes. L'ennemi occupera leurs tranchées que
lorsqu'ils auront tous succombé.
Dans la Cavalerie d'aujourd'hui, les Dragons
Portés ont changé de monture, mais
ils gardent le même esprit et le même
coeur. Toujours cavaliers, ils sauront comme leurs
anciens restés à cheval, maintenir
haut et ferme le renom de tous ceux qui, à
travers l'histoire, ont porté ce nom de
Dragons, vieux déjà de plus de quatre
siècles. "
Général WEYGAND
|
Annexes :
|
|