Historique > 1873-1918


Dans les tranchées

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Pour le 20e Dragons, l'année 1915 débute dans les tranchées. Au cours des mois suivants, le régiment occupe les tranchées de Michelbach, Burnhaupt, Fulernes et Pferthausen. L'organisation de ces secteurs est confiée au lieutenant-colonel Thureau.

Au mois de juillet, le colonel Gaillard-Bournazel est décoré de la croix d'officier de la Légion d'Honneur et de la croix de guerre avec palme avec la citation suivante : " A rendu service les plus distingués, dans le commandement de son régiment, depuis le début de la campagne." . Pour l'occasion, une prise d'armes est organisée à Massevaux avec le général Joffre qui ne manque pas de féliciter les Dragons pour leur allure superbe lors du défilé.

Le 20e Dragons est ensuite transféré vers la frontière suisse où se situe le dernier secteur de la ligne française. Il y restera jusqu'au début de l'année suivante.

En mars 1916, le régiment est à Fulleren où il doit participer à une opération inédite : il s'agit d'intimider l'ennemi en attaquant ses tranchées sous le couvert de l'artillerie et de ramener des prisonniers.

L'organisation de ce coup de main est confiée au lieutenant-colonel Thureau, secondé par le lieutenant Dumont Saint Priest. Le programme de la sortie est soigneusement préparé car chaque détail a son importance.

Le 14 mars, l'opération est déclenchée. Durant 1 h 30, l'artillerie française prépare le terrain : elle bombarde les tranchées ennemies sans relâche. Sitôt le dernier obus tiré, 60 Dragons sortent de leurs tranchées et courent jusqu'aux lignes allemandes distantes de 300 métres. Ils sont couverts par deux sections de mitrailleuses qui assurent le flanquement vers le nord. Vingt minutes plus tard et après avoir détruit à la genade les installations ennemies visées, les Dragons reviennent dans leurs lignes avec 9 prisonniers. Un seul cavalier est légérement blessé et malgré le risque important qui a été pris, le régiment ne déplore heureusement aucune perte. Par la suite, ce genre d'action inspirera d'autres unités qui tenteront des opérations de plus grande envergure.

Le colonel Le Bret

Un mois plus tard après ce fait d'armes, le colonel Gaillard-Bournazel, atteint par la limite d'âge, doit quitter son régiment et laisser la place au lieutenant-colonel Le Bret, du 7e Chasseurs.

En mai 1916, la 10e D.C est dissoute. Les 20e et 15e Dragons passent à la 3e D.C du général de Boissieu et intégrent le 1er corps de cavalerie. Le 28, le régiment quitte l'Alsace pour l'Oise. Aussitôt débarqué, il prend les tranchées dans le secteur de Marquiviller.

Dès la fin juin, le 20e Dragons, à l'instar d'autres régiments de cavalerie, reprend activement l'instruction à cheval dans la région de la forêt d'Eu en vue de la prochaine offensive alliée sur la Somme.

A la fin de l'été, le régiment est cantonné au camp n°61, dans la région de Bray-sur-Somme, c'est à dire à proximité des lignes françaises. Après un mois à attendre l'ordre d'engagement, le corps de cavalerie est ramené à l'arrière. Il faut dire qu'une nouvelle arme - anglaise - a fait son apparition sur le champ de bataille : le tank. Utilisé en avant-garde de l'infanterie, il a permis aux alliés d'enfoncer les lignes allemandes. Malheureusement, l'avantage acquis sur le terrain n'a pas pu être exploité à cause de l'absence de troupes de réserve aptes à tenir les zones conquises.

Mousqueton modèle 1916 avec sa baïonnette

De novembre 1916 jusqu'en mars 1917, le 20e Dragons occupe les tranchées dans les environs de Bailly et de Ribécourt sur l'Oise. Après un hiver difficile, le régiment renoue avec l'action le 7 mars. Il est lancé à la poursuite des Allemands qui, sous la pression française, sont contraints de céder du terrain tout en refusant le combat. Rien ne semble pouvoir arrêter le 20e Dragons, pas même les réseaux de fils de fer barbelés, les routes coupées et les tranchées allemandes inoccupées.

Parti de Ribécourt, il découvre le soir les ruines encore fumantes de Caumont où il doit passer la nuit. Un escadron est envoyé en reconnaissance jusqu'au canal de Crozat. Là, les Dragons sont accueillis par un violent feu d'artillerie et de mitrailleuses : ce sont les troupes d'Hidenburg, solidement organisées en défense. Faute de moyens offensifs, l'escadron doit se replier et rejoindre le reste du régiment.

 

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