Historique > 1873-1918


Le Chemin des Dames

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Cette poursuite a remonté le moral des cavaliers et tous sont prêts pour la prochaine bataille qui va bientôt commencer : l' offensive du Chemin des Dames. Le 1er corps de cavalerie se prépare minutieusement, les paquetages sont complétés et les chevaux sont remis en condition. Tout laisse supposer que de longues chevauchées attendent les cavaliers. Le 13 avril, le 1er C.C se met en route pour Fismes. Dès le début de la bataille, les hommes du général Mangin prennent Craonne pendant que les cuirassiers des 4e, 9e et 11e Cuir. enlèvent Le moulin de Laffaux où un ancien du 20e Dragons, le lieutenant-colonel Thureau, fait une nouvelle fois preuve de son courage.

Mais en dépit des efforts français et de l'utilisation des premiers chars sous les couleurs tricolores les résultats obtenus sur le terrain demeurent insuffisants pour un engagement de la cavalerie montée. En trois jours, près de 60000 soldats français sont tués sans que la percée espérée des lignes allemandes ait été réalisée. Le 5 mai 1917, le 20e Dragons doit donc revenir vers l'arrière et reprendre la rude vie des tranchées dans le secteur de Folembray, face à la forêt de Saint-Gobain, puis dans celui de Coucy.

Au début de l'été, il est transféré dans le secteur d' Amigny - Rouy pour y occuper de nouvelles tranchées. Il parvient, dans de rares occasions, à faire quelques prisonniers allemands. Le reste du temps, il est occupé à aider les populations civiles qui ont tout perdu durant la retraite allemande. Les dragons reconstruisent des maisons et prennent part aux travaux des champs. Mais la guerre n'est pas terminée pour autant : quelques journées sont consacrées à l'instruction et au maniement des nouvelles armes.

Mais l'état-major n'a cependant pas renoncé à reprendre le Chemin des Dames aux Allemands. A l'aube du 23 octobre 1917, la VIe armée du général Maistre lance une attaque décisive sur la ligne Mont-des-Singes / Braye-en-Laonnois. Les troupes françaises reprennent le plateau du Chemin des Dames et chassent l'ennemi au delà de l'Ailette et du canal de l'Aisne. Les pertes allemandes sont élevées : 8000 morts, 30000 blessés, 11600 prisonniers, 200 canons et 1000 mitrailleuses.

Quant au Ier corps de cavalerie, il est en couverture de la IIe armée du général Humbert qui se tient prête à intervenir sur le flanc gauche de la VIe armée. Le 20e Dragons doit fournir un détachement d'attaque. Mais les circonstances, encore une fois, ne sont pas favorables à une action offensive et les troupes françaises sont contraintes d'interrompre leur mouvement victorieux et malgré les succès obtenus par les Anglais dans les Flandres, le front ennemi n'a toujours pas craqué.

Le 20e Dragons doit alors reprendre sa mission défensive. Le 8 novembre, il tient le secteur de Rozières avec la compagnie du capitaine de Leobardy du 15e Dragons. Le 20, l'artillerie allemande effectue des tirs de réglage et tout laisse à penser que l'ennemi prépare une offensive.

Deux jours plus tard, les suppositions deviennent réalités : des sections d'une trentaine d'hommes attaquent les postes français sous le couvert d'un feu intense d'artillerie. La réaction française est rapide : la garnison du secteur attaqué se rue à ses postes de combat et l'artillerie ainsi que les mitrailleuses exécutent des tirs de barrage. Les postes placés en avant-garde se replient jusqu'à une ligne de résistance où l'ennemi doit être impérativement arrêté. La défense s'avère être efficace et les pertes allemandes sont élevées. Une heure et demi après le déclenchement de l'attaque, les dragons placés en éclaireurs signalent que l'ennemi bat en retraite en laissant sur le terrain beaucoup d'armes et de matériels.

Mais ce succès n'est pas pour autant définif. Durant 15 jours, l'artillerie allemande bombarde le secteur. Les soldats français doivent donc faire face à un déluge d'obus et aux gaz toxiques qui font plusieurs victimes. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Outre l'aspect du secteur, avec ses thalwegs et ses bois épais propices aux pièges de toutes sortes tendus par les Allemands, des nappes asphyxiantes circulent dans les fonds et arrivent jusque dans les abris où elles contaminent la nourriture.

Cependant, rien n'y fait : malgré les privations et les bombardements éprouvant pour les nerfs et le moral, les Français veillent et la moindre patrouille allemande qui s'approche un peu trop près des tranchées est immanquablement prise sous le feu des mitrailleuses.

Le capitaine Toutée

Le 3 décembre, les postes tenus par l'escadron du capitaine Toutée sont violemment bombardés. Ceux de Rosière et de la Maison - Blanche sont particulièrement visés tandis que la ligne de résistance, située à environ 500 m subit des tirs d'interdiction.

Conformément aux consignes, les Dragons évacuent leurs postes avancés et rejoignent la ligne de défense avec difficultés. Quelques uns ne retrouvent bloqués par les explosions d'obus et restent dans des éléments de tranchées où les survivants obtiendront des renseignements utiles.

Durant près de 2 heures, les Dragons subissent le bombardement qui fait beaucoup de victimes mais leur vaillance est intacte et les troupes françaises présentes dans le secteur ne manquent pas de riposter et résistent aux assauts allemands. Vers 22h30, deux pelotons sortent de la ligne de résistance pour aller réoccuper les postes abandonnés depuis le début de l'attaque.

L'ennemi n'a réussi à enfoncer qu'un seul point de la ligne de résistance mais il n'a pas été en mesure de s'y maintenir. A la fin du combat, de nombreuses armes ainsi que différents matériels ont été trouvés par les soldats français ainsi que les cadavres de 14 fantassins allemands.

 

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